Qu'est-ce que le Parvovirus B19 ?
On l’appelle « la 5ème maladie » éruptive de l’enfant après la rougeole, la rubéole, la varicelle et la scarlatine ou encore « mégalérythème épidémique » à cause de l’éruption qu’elle induit. Le Parvovirus touche principalement les enfants de 5 à 14 ans. Sa transmission est directe par voie respiratoire par les gouttelettes de salive infectées. Les signes apparaissent après une incubation de 6 à 14 jours en moyenne. La contagiosité commence 1 semaine avant l’éruption et se termine une fois l’éruption installée.
Quels sont les symptômes du Parvovirus B19 ?
Le Parvovirus est asymptomatique dans presque 1/3 des cas.
1ère phase : symptômes non spécifiques avec un syndrome pseudo grippal (fièvre, céphalées, douleurs musculaires et articulaires surtout chez l’adulte)
2ème phase : quelques jours plus tard l’éruption débute au niveau des joues avec un aspect typique « en paire de claques » ou « souffleté ». Elle s’étend ensuite au tronc et aux membres sous forme de maculo-papules. Au cours des 3 semaines suivantes, cette éruption peut se réactiver sous l’effet de la chaleur, par exemple : bain chaud, friction, exposition au soleil ou exercice physique.
Chez l’adulte, l’éruption peut être plus atypique, ressemblant à la rougeole ou à la rubéole et elle est très souvent associée à des douleurs articulaires. Ces douleurs d’apparition brutale sont généralement intenses, bilatérales et symétriques débutant au niveau des extrémités avant de s’étendre aux grosses articulations et peuvent persister plusieurs semaines.
Pourquoi l'épidémie de Parvovirus B19 est préoccupante ?
Bénigne chez l’enfant, l’infection à parvovirus B19 peut être grave :
- Chez le fœtus : le virus peut en effet traverser le placenta et infecter le fœtus surtout avant la 20ème semaine de grossesse. Le B19 n’induit pas de malformations mais il détruit les cellules donnant naissance aux globules rouges. Ce phénomène peut engendrer une anémie profonde avec œdème généralisé qui nécessitera une transfusion in utero. Le risque de mort fœtale est estimé à 5% ce qui implique une surveillance accrue de la femme enceinte ayant contracté le virus.
- Chez les patients souffrant déjà de maladies du globule rouge, car le virus possède un attrait particulier pour les cellules précurseurs de ces globules rouges : il peut provoquer des crises d’anémie sévère nécessitant des transfusions.
- Chez les patients immunodéprimés (qui ont une diminution des défenses immunitaires) le virus ne peut pas être correctement éliminé et là-encore il détruit les cellules de la lignée des globules rouges induisant aussi une anémie.
Quel dépistage du Parvovirus B19 ?
Le diagnostic du Parvovirus B19 est avant tout « clinique » chez l’enfant, c’est-à-dire basé sur les symptômes.
Le diagnostic biologique par prise de sang sera recommandé pour les formes compliquées ou en cas de contact avec une femme enceinte :
- Recherche directe de la présence du virus par PCR et quantification en cas d’atteinte chronique, chez la personne immunodéprimée
- Sérologie du Parvovirus B19 : c’est la détection des anticorps spécifiques IgG et IgM . Les IgM apparaissent au moment de l’éruption ou des douleurs articulaires, ils peuvent persister 2 à 3 mois après l’infection et les IgG persistent à vie. La présence d’IgM chez la femme enceinte doit inciter à un suivi échographique rapproché.
Quel traitement du Parvovirus B19 ?
Il n’existe pas de traitement antiviral spécifique contre le parvovirus B19 ni de vaccination.
Le traitement du Parvovirus B19 sera symptomatique : antipyrétiques chez l’enfant, antalgiques en cas de douleurs articulaires, transfusions en cas d’anémie profonde chez les personnes à risque ou cure d’immunoglobulines polyvalentes IV.
Il n’y a pas de dépistage systématique chez la femme enceinte. On isolera les patients infectés des patients à risque (femme enceinte, patients immunodéprimés et patients souffrant de maladies du globule rouge)
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